De l’évolution du marketing musical avec le mobile

Et si les opérateurs télécoms sauvaient l’industrie musicale, et la musique avec ?

J’en parlais récemment lors de mon choix de cesser mon abonnement à Spotify Premium, les résultats du service n’étant pas à la hauteur de ce que je pouvais en attendre (avec notamment une application iPad) ou de mon usage général du service.

Evolution marketing musical opérateur

Il convient de rappeler tout de même que le secteur musical s’est trop mal inspiré de son passif. La difficulté réside dans la monétisation d’éléments dématérialisés et donc intangibles : difficile de percevoir dans ce contexte ce que l’on « paye ».
La musique, aujourd’hui, se consomme comme un service, le marketing des produits ou le marketing dit traditionnel n’a donc que peu de chance de s’appliquer efficacement. Il parait primordial alors d’adapter l’offre (entendue dans sa globalité) aux besoins des clients, ceux qui écoutent de la musique.

Et c’est peut-être ce qu’a compris Sony avec son service QrioCity : la firme nippone vient de lancer son offre de streaming. Sony va proposer à terme sa plateforme sur sa console de jeux de salon, la PlayStation 3. En général, lorsque vous avez de la HD (pour faire simple), vous avez éventuellement un matériel audio qui suit (c’est somme toute logique). Sony espère donc profiter de sa base d’utilisateurs console pour atteindre une cible qui souhaitera écouter de la musique en jouant ou en guise de chaîne Hi-Fi. La firme japonaise semble présenter ce que pourrait bien être la plateforme de streaming par excellence : ultraconnectée sur l’ensemble de vos terminaux et appareils. Je suis impatient de tester ce service…

Sony Music Unlimited

Ainsi, les éditeurs de produits (Majors & autres producteurs) ne se sont pas assez tournés vers la réelle valeur ajouté que leurs services induisaient réellement par la consommation de ce type de contenu. En fait, ils réalisent depuis toujours le marketing de produits et non de services. Et si l’ensemble des acteurs ne modifient pas leur approche quant à l’élaboration de leur service, le succès ne sera pas au rendez-vous.

Une autre piste réside donc dans le potentiel des opérateurs mobiles. Je recois chaque jour l’infolettre de Stratégies « 13h de la COM ». Vraiment pratique, surtout lorsqu’elle me permet d’apprendre que « Deezer et Orange annoncent plus de 500 000 abonnés à leur offre Musique premium« . La revue indique même que ces résultats sont supérieurs à l’objectif initial de 200 000 abonnés pour la fin de l’année 2010 : une bonne nouvelle en soi pour la société.

En attendant, votre forfait téléphone va sauver les majors et les artistes avec

Dans ce contexte, plusieurs stratégies se présentent aux producteurs et ayant droits du secteur :

Proposer des forfaits mobiles avec un abonnement de musique en streaming. C’est déjà ce que propose Orange via le rachat de Deezer avec l’intégration de la structure WorMee (Orange Vallée), depuis quelques mois dans le forfait Origami Style (à partir de 26 €/mois en exclu web).

On y apprend que cette fonctionnalité permet d’accéder au service de Deezer Premium plus soit au service d’écoute en ligne en streaming ou en hors connexion sur votre mobile ou sur votre PC. En outre, l’option « service musique premium Deezer » coûte 5 €/mois (contre 4,99€ directement sur Deezer) si vous souhaitez y souscrire.

Remarque : Il y a encore un problème dans la nomenclature et dénomination de l’offre puisque Orange propose une option « Premium » à 5€ /mois avec l’écoute en mode déconnecté tandis que cette même offre sur Deezer.fr coûte 9,99€ /mois (avec le mode déconnecté). Orange se serait-il trompé ? À vérifier donc.

Finalement, payer plus cher nos forfaits téléphones avec des options « musicales » intégrées : C’était le concept même du forfait M6 Mobile by Orange (un MNVO par M6, vous savez, la chaîne musicale du Hit Machine) qui n’a pas vraiment eu le succès escompté auprès des jeunes visiblement (leur cœur de cible). Les coûts de ses options et autres forfaits adaptés seraient donc supportés par les opérateurs et non plus par les clients ? La différence entre un forfait avec ou sans Deezer n’est pas réellement identifiable surtout lorsqu’il s’agit d’un forfait iPhone.

Pensez-vous qu’un abonnement mobile doit intégrer ce type d’offre musicale ? Qui doit payer (même si je pense connaitre la réponse) ?

Par Paul-Henri Brunet

Passionnément curieux et féru d'objets connectés. @phb sur Twitter.

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