2012 : La fin de Facebook

Les Mayas, l’une des plus fascinantes civilisations que la Terre ait portées, nous ont transmis une prophétie : leur calendrier prend fin en 2012, et notre monde aussi *. En d’autres termes, ils ont tout simplement prévu la fin de Facebook et de son écosystème associé… ou presque.

Alors que j’évoquais dans un précédent article le rapprochement entre Facebook et Twitter notamment en matière d’usages, je suis convaincu qu’il y a des segments où Facebook n’a encore pas sa place — et/ou ne l’aura peut-être jamais — et d’autres dans lesquels Facebook n’a tout simplement pas envie d’être présent (détermination stratégique ou choix délibéré). Malgré l’évolution du concept de page communautaire (Fan page), de partage d’informations (le développement du fameux Like), les récentes évolutions du réseau social ne sont pas sans susciter des inquiétudes en ce qui concerne la gestion des données privées.

Les modifications récentes de la politique de confidentialité globale de Facebook font que le service s’attire de plus en plus les critiques et foudres des utilisateurs les plus avertis; ceux là même qui ont conscience que se cache un véritable enjeu, jusqu’à présent peu connu par « les autres ». Ces gens n’ont pas conscience que les données qu’ils partagent sur Facebook sont des réelles fenêtres ouvertes sur leur vie privée, leur intimité. Il convient alors d’aborder différemment la manière dont on utilise Facebook sans tomber pour autant dans la psychose et la paranoïa. A ce sujet, Gizmodo a publié un article ce mercredi sur les 10 bonnes raisons d’abandonner Facebook avec un postulat simple : Facebook encourage l’accès à vos données en déclarant la guerre à la vie privée.

Et si Facebook était simplement aller trop loin dans l’élaboration de son dessein ? À la manière de Google qui a pour mission d’organiser les informations à l’échelle mondiale dans le but de les rendre accessibles et utiles à tous, Facebook veut être le réseau qui concentre tous les profils et permet de se connecter sur n’importe quelle plateforme, n’importe quel service sans que l’utilisateur ait besoin d’effectuer une action. Facebook en soi souhaite passer d’un réseau fermé à un réseau ouvert. Et ce malgré le fait que son concept et sa mission originelle était effectivement de constituer un réseau fermé via son cercle d’amis direct : et c’est bien là le problème.

Dans ce contexte, je suis convaincu qu’il y a de la place pour d’autres plateformes, d’autres services (réseaux de niches, services de géolocalisation…) qui, en respectant des règles de confidentialité strictes et leurs engagements, pourront tirer profit de la dégradation de la source en volume de Facebook. La détérioration de l’audience de Facebook risque d’être une réalité lorsqu’il y a aura une prise de conscience réelle et massive des problèmes liés aux partages de nos données, de vos données. Illustration avec la création d’un réseau social pour les auteurs et les acteurs du monde de l’édition, WeLoveWords, lancé fin avril, qui se présente comme le premier réseau social (francophone) pour les auteurs.

D’autre part, même si, comme le pense Frédéric Cavazza de MediasSociaux.com, « Facebook semble plus puissant que jamais, et [..] concentre à la fois l’audience mais également l’attention des médias, une configuration magique qui fait tourner la tête des analystes »; il faut néanmoins rester vigilant toutefois face à la soumission à cette “dictature Facebook” en oubliant de voir les autres possibilités et opportunités des médias sociaux dans leur ensemble.

* Phrase du synopsis du film 2012 (sortie en 2009)

Par Paul-Henri Brunet

Passionnément curieux et féru d'objets connectés. @phb sur Twitter.

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